Quand l’amour devient silence 6
Chapitre 6 : L’Arrivée des Autres Enfants
Avec le deuxième enfant, le schéma s’est répété. La fatigue, cette compagne fidèle, s’est installée un peu plus profondément, s’accrochant à mes épaules comme un manteau trop lourd. L’impression d’être débordée, de courir après le temps, de ne jamais pouvoir tout faire, tout gérer. Les nuits trop courtes, hachées par les pleurs et les tétées, et les journées trop longues, remplies de cris, de jouets éparpillés et de linge qui s’accumulait. Sauf que cette fois, ce n’était plus une découverte, c’était une accumulation. Une montagne de responsabilités qui grandissait, un peu plus chaque jour, et qui menaçait de nous engloutir. L’amour!
Je nous voyais glisser dans une mécanique bien huilée, comme si nous étions devenus des rouages d’une machine parfaitement réglée. Nous étions une équipe logistique efficace, presque militaire dans notre organisation. L’un s’occupait du bain pendant que l’autre préparait le dîner, on se relayait pour calmer les pleurs de la nuit, on se passait les enfants comme des relais dans une course interminable. Nous fonctionnions, oui, mais à quel prix ?
Car quelque chose nous échappait, quelque chose d’essentiel. Nous ne nous regardions plus. Nos échanges se résumaient à des questions pratiques, des phrases brèves et fonctionnelles : “Tu as acheté les couches ?” “Qui va chercher le petit à l’école ?” “Il faut penser à réserver chez le pédiatre.” Les conversations profondes, les confidences, les rires complices avaient disparu, remplacés par une routine épuisante qui nous vidait de notre énergie et de notre connexion.
Je me souvenais de nos débuts, de ces moments de légèreté où nous pouvions passer des heures à parler de tout et de rien, à rire de choses insignifiantes, à nous regarder dans les yeux sans avoir besoin de mots. Ces moments semblaient si lointains maintenant, comme s’ils appartenaient à une autre vie, à d’autres personnes. J’avais l’impression que nous étions devenus des étrangers, deux navires qui se croisaient dans la nuit, trop occupés à survivre pour se saluer.
Puis est arrivé le troisième enfant, et ensuite le quatrième. À chaque naissance, je me disais : Cette fois, on va mieux gérer. Cette fois, je vais m’organiser différemment, je vais trouver un équilibre, je vais prendre du temps pour nous. Mais à chaque fois, le poids de la maternité s’alourdissait, creusant davantage la distance entre nous. Les nuits blanches, les crises de colère, les devoirs à surveiller, les activités extrascolaires à gérer… Tout cela formait une toile complexe qui nous enveloppait, nous étouffait.

Je l’aimais encore, je le savais. Au fond de moi, cette certitude ne vacillait pas. Mais je ne savais plus comment l’aimer dans cette tempête du quotidien. Comment trouver des moments pour nous, pour se retrouver, pour se redécouvrir, quand chaque minute était comptée, chaque énergie dépensée ? Comment se rappeler qu’avant d’être parents, nous étions avant tout un couple, deux êtres qui s’étaient choisis, qui s’étaient promis de s’aimer, de se soutenir, de grandir ensemble ?
Parfois, je le regardais de loin, occupé à plier du linge ou à aider l’aîné avec ses devoirs, et je me demandais ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait. Est-ce qu’il se sentait aussi perdu que moi ? Est-ce qu’il regrettait cette vie que nous avions choisie, cette famille que nous avions construite ? Est-ce qu’il avait encore envie de moi, de nous, ou étions-nous simplement devenus des partenaires dans cette aventure épuisante qu’était la parentalité ?
Je n’avais pas de réponse à ces questions. Tout ce que je savais, c’est que je voulais retrouver ce que nous avions perdu. Je voulais retrouver ces rires, ces regards, ces moments de complicité qui nous avaient rapprochés autrefois. Mais comment faire quand le quotidien nous engloutissait, quand les responsabilités nous écrasaient, quand le temps semblait nous échapper à chaque instant ?
C’était ça, le défi. Pas seulement d’élever nos enfants, de les aimer, de les guider, mais aussi de préserver ce qui nous unissait, de ne pas oublier que nous étions plus que des parents, que nous étions un couple. Un couple qui avait choisi de faire face à la vie ensemble, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines. Un couple qui, malgré tout, devait continuer à s’aimer, à se soutenir, à se retrouver, même dans la tempête.
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