AU-DELA DU DOUTE…
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AU-DELA DU DOUTE…

Nous avons tous nos moments de doutes. Nous doutons chaque jour…

 

Ces dix dernières années ont été capital  pour moi. Finir la fac, immigrer en Chine bâtir, entretenir une relation, devenir parent.

Avant de commencer, pour ceux qui ne le savent pas je suis introvertie, le grand Jung définie l’introverti comme une personne qui communique peu avec les autres, qui a tendance à se suffire de sa vie spirituelle. Ou encore une personne repliée sur elle-même, pensive…. à quelques exceptions près, cette définition résume parfaitement qui je suis. Parler ouvertement avec quelqu’un en face de moi est très difficile. Mais quand il s’agit d’écrire je deviens la championne du verbe. Donc si vous n’êtes pas fan de lecture sachez que vous êtes au mauvais endroit.

Bref je disais que je suis introvertie, donc avec moi le dialogue est souvent très court, voire inexistant, sauf si nous sommes très proches. Ou alors si le sujet de la discussion est assez passionnant, là je pourrais tenir un dialogue assez longtemps. Cette description de moi vous permettra peut-être de visualiser un tout petit peu comment j’ai passé la majeure partie de mon enfance et mon adolescence. Avais-je des doutes à ce moment? Oui, énormément surtout pendant l’adolescence. Avant d’apprendre à me faire totalement confiance je trouvais toujours des choses à dire et à redire sur x ou y me concernant. Avant d’accepter qui j’étais aussi (morphologie, système de pensée…) Il m’a fallu traverser plusieurs étapes. La lecture m’a aidée, l’écriture m’a aidée, le basket m’a surtout aidé à aller vers les autres. Ces trois éléments ont été ma plus grande thérapie. Dans les lignes qui suivent, vous découvrirez avec précisions ce qui m’a aidée à mieux gérer mes doutes.

Le doute et la vie estudiantine

Si vous êtes camerounais et que vous avez fait la fac, (sans pour autant avoir tout ceux dont vous aviez besoin sur un plateau d’or) vous avez sûrement une petite idée de ce qui va suivre. Les rangs, les photocopies, les amis (es), la marche à pieds (volontaires ou pas, personne ne niera s’être adonnée à cette pratique). Je m’arrête là.

J’ai fait 3 années d’études dans l’une des universités de la ville de Yaoundé. J’ai acquis tout au long de ces années des expériences qui resteront gravées dans ma mémoire. Elles ont davantage forgé mon caractère et ceci sur plusieurs aspects de ma vie. Et pour m’évader (ou fuir le train quotidien de la vie estudiantine), je ne vous dis pas que j’ai élue domicile à la bibliothèque du CCF (l’actuelle Institut français du Cameroun). N’étant pas à l’aise avec d’autres loisirs, c’est dans les livres que je m’amusais. Au  CCF, Je découvrais un monde autre que le mien, j’admirais tout ce que mes yeux pouvaient voir, je participais aux activités qui me passionnais. Pendant ces années, j’ai surtout aimé voyager et découvrir des cultures qui ne sont pas miennes. Plusieurs fois j’ai douté de mes choix personnels et professionnels. Est-ce que j’ai toujours pris les bonnes décisions, non. Est-ce que je regrette? Plus maintenant. Life is too short to regret.

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Pour la petite histoire, Après mon baccalauréat, je me suis mise à dessiner les “nihao” (bonjour en Mandarin) et plein d’autres caractères chinois qui à cette époque je précise bien n’était pour moi que des dessins. J’étais à mille lieux d’imaginer que je serais en Chine aujourd’hui. C’est après deux années passées à la fac que je me suis effectivement mise à fond dans l’apprentissage de cette langue avec pour but de continuer mes études en Chine, aucune autre langue ne me captivais autant. Je revois encore tout ceux qui rigolaient quand je révisais “mes hing hong” Comme ils se plaisaient à le dire. Je me rappelle que mon amie m’a dit que les chinois sont déjà nombreux dans leur pays, que je ferais mieux de choisir un autre pays. A ces moments, J’ai douté de mon choix (à cause de l’avis des autres). Mais je me suis très vite ressaisie et j’ai continué à suivre les battements de mon cœur. Je peux vous rassurer qu’a parti de cette période j’ai compris que je pouvais déplacer les montagnes. J’étais la seule à savoir ce que je voulais et j’étais la seule à me battre pour y arriver. Et c’est ce que j’ai fait. Ma mère a été présente dès le début de cette aventure chinoise. Y compris certain (es) ami(es), frères et sœurs. donc du soutien j’en ai eu. So grateful for that.

Dans ces moments de doute, la Méditation, la lecture, l’écriture, ma vision et surtout la foi m’ont permis de ne pas décrocher.

La place du doute dans mes relations

Ce sujet est très subjectif et chacun y va de sa conception, de son vécu et surtout de la société dans laquelle chacun a grandi. Je vais commencer par mes relations avec les hommes.

J’ai vécu la plupart de mes relations dans ma tête. Premièrement parce que je rêvais grand(trop peut-etre). Jusqu’à mes 20 ans je ne me voyais pas être la petite amie d’un garçon. Tous ceux qui me courtisaient ne comprenaient pas mon mode de fonctionnement:). Dans mes différentes lectures, (les Harlequins ne m’ont pas échappé) je rêvais du prince charmant, mais je suis encore très vite revenue à la réalité. Jusqu’au jour où un homme a fait battre mon cœur, le premier pour qui j’ai pleuré, si je vous disais quelle était la raison, certainement vous allez en rire, donc je préfère garder ça pour moi. D’ailleurs ça m’amuse encore aujourd’hui. Mais bon, on a mal, on pleure, la douleur passe parfois elle reste. Ainsi va la vie.

Comme j’aime souvent le rappeler, il a été mon premier amoureux, bien que cette amour n’a duré que quelques semaines, je peux dire que j’ai connu ma première déception amoureuse pendant cette période (j’étais en classe de première). Je pense que cette phase a réussi à me mettre la puce à l’oreille. Et à chaque fois que j’avais affaire à un nouveau dragueur je prenais toujours du recul pour analyser l’impact que cette nouvelle relation pouvait avoir  dans ma vie, mes études et mes activités. Avec le temps, j’ai appris à faire confiance dans chacune de mes relations. Donner tout ce qui est en mon pouvoir pour que chacune de mes relations soit exceptionnelle.

Avec mes amis, filles comme garçons, j’ai toujours été au premier contact réservé, ensuite les liens se sont crées (d’autres se sont éteints avec le temps), mais je me suis toujours arrangée à faire avec eux ce que j’aurais aimée qu’on me fasse. Nous avons aujourd’hui tous grandis, avec certains nous nous sommes perdus de vue, d’autres ont décidé de couper les ponts, d’autres sont partis, mais il y’a toujours ceux avec qui, quelques soient le nombre d’années passées sans se voir, les retrouvailles sont toujours autant épicées.

Récemment encore au travers d’un réseau social, une camarade de l’école primaire m’a laissée un message. Moi qui croyais causer avec un homme. J’ai été agréablement surprise de savoir que c’était une femme. Elle m’a donné le contact d’une autre camarade qui a refait surface. Si je vous dis que j’ai précieusement gardée le nom de cette camarade. La dernière fois que nous nous sommes vues, j’étais au premier cycle secondaire. Dès que j’ai eu son numéro j’ai hésité a lui écrire, parce que j’avais des doutes. M’avait-elle sortie de sa tete ? Finalement je lui ai écrit et dommage pour moi rien ne s’est passé  comme je l’avais conçu dans ma tête. Le fou rire de l’enfance avait laissé place à autre chose (l’oubli, les épreuves de la vie, la distance peut-être) que je ne saurais définir. Et jusqu’à ce jour nous avons plus jamais échangé. Ce petit exemple pour vous dire encore qu’ainsi va la vie. Laisser certaines choses passer pour mieux avancer. J’ai appris à faire confiance dans chacune de mes relations, à donner le meilleure de moi comme je l’ai dit tantôt. Mais n’empêche que j’ai douté aussi, j’ai eu surtout peur d’être blessée, d’être trompée d’être déçue, d’être mal comprise.

Le doute et la maternité

Etre mère, c’est toute une école. Pour aller plus loin, je dirais que c’est plus que l’école. Il y a en même temps plusieurs enseignants et aucun enseignant. Des  choses qui se ressemblent et en même temps qui sont si différents. Les bases de la maternité sont certes déjà préétablies mais n’empêche que chaque enfant est unique et c’est à chaque parent de savoir apporter sa touche particulière à l’éducation de son enfant. Jusqu’à présent nous n’avons toujours pas la ligne de conduite à tenir pour notre crevette. Nous sommes encore dans notre petit nuage depuis qu’elle est venue au monde. D’ailleurs je me surprends toujours à l’admirer dans son sommeil, mais pas que, je l’admire aussi dans ses différents faits et gestes, son sourire me faits fondre, ses rires alors n’en parlons plus. Face à son regard innocent quand elle me mord le téton, j’ai envie de la gifler mais je me surprends une fois de plus entrain de rire tellement son expression est innocent. La liste est longue… Je disais en début de paragraphe qu’aucune ligne de conduite n’a encore été mis au point pour notre petit humain, mais une chose est sure nous savons ce que nous voulons et quelle valeur lui inculquer. Nous savons également quel héritage nous voulons qu’elle reçoive de nous. Dès le début de ma grossesse, le doute s’est directement installé, laissant place parfois à des craintes de toutes sortes. Trop d’incertitude que j’ai vite fait de balayer du revers de la main pour vivre une grossesse épanouie et ne garder que le meilleur. La maternité aussi est pareille, que de questions je me suis posée, des livres j’en ai lu, des conseils j’en ai demandé, mais j’ai surtout suivi la petite voix qui sonnait au fond de mon cœur. Cette voix qui me guidait à chaque fois que j’étais incertaine face à une situation qui m’était inconnue et dont personne n’avait la réponse. Maintenant je sais que si je reste à l’écoute de la voix de Seigneur, il continuera de me dire ce que je dois faire et surtout comment je dois le faire.

***

Dans cet article, je vous ai parlé de mes doutes passés et présents. Si vous avez lu jusqu’à la fin, vous savez que la lecture, l’écriture, le voyage, la méditation mais surtout la foi sont les éléments qui me permettent de mieux gérer mes moments de doute. J’ai douté parce que j’avais peur de ne pas réussir. J’ai douté parce que j’avais peur du regard et des avis des autres. J’ai douté parce je ne savais pas comment m’y prendre face à certaines situations de la vie. Le doute est certes présent dans notre quotidien et il a la capacité de nous faire stagner mais ne le laisser pas faire. Rassurez-vous le malin viendra toujours vous tenter, les soucis, la tristesse, bref les épreuves de la vie viendront vous faire douter,  Prenez 1h pour douter mais les 23h qui suivront agissez parce que pour moi AU-DELA DU DOUTE, LA FOI EXISTE. J’espère que mon partage vous aidera à mieux appréhender le sujet.

Si je vous disais que j’ai douté avant de publier cet article me croiriez-vous ? J’attends de vous lire impatiemment sur ce sujet. Partagez avec moi comment vous réussissez à gérer vos moments de doutes.

2 thoughts on “AU-DELA DU DOUTE…

  1. Cet article est juste parfait. S’ouvrir ainsi n’est pas chose facile. Chaque fois que je veux parler de moi via un article ou une vidéo je doute toujours et je finis par laisser tomber. Généralement je me dis que lorsque le doute est present il vaut mieux ne pas agir. Je n’agis que lorsque je suis confiante à 100%. C’est peut-être une erreur et j’espère pouvoir comme toi surmonter mes doutes et agir malgré tout. Merci pour le partage et bisou à la petite crevette.

    1. ca a ete aussi difficile pour moi de poster ce articles. trop dapprehensions et bien sur de doute. si tu as des articles qui parle de toi et que tu aimerais partager avec tes lecteurs n’hesites pas a le faire. il n’est dailleurs jamais facile de s’ouvrir aux autres.
      merci pour ton commentaire

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