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Quand l’amour devient silence 5

PETIT RAPPEL
Dans le chapitre 4, le couple a traversé une période de questionnements et de doutes après leur mariage. Ils ont essayé de concevoir un enfant, mais après plusieurs mois, rien ne se passait. La pression familiale et sociale a commencé à se faire sentir, avec des remarques insistantes de certains membres de la famille qui demandaient régulièrement si elle était enceinte. Ces commentaires ont créé une tension entre eux, et la femme a commencé à se demander si elle était infertile. Le mari, bien que préoccupé, a essayé de la rassurer, lui disant qu’ils avaient tout le temps devant eux et que l’essentiel était de rester unis. Ce chapitre a mis en lumière leur relation, leur patience et leur amour, mais aussi les premières fissures causées par les attentes extérieures et leurs propres peurs.

L’annonce de la grossesse

Quand j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai ressenti une vague d’émotions contradictoires. La joie, bien sûr, car c’était un rêve que nous avions caressé ensemble. Mais aussi une peur sourde, celle de l’inconnu, de ce que cela allait changer en nous. Et si je n’étais pas à la hauteur ? Et si nous perdions ce qui nous unissait ? Ces questions tournaient en boucle dans ma tête, même si je n’osais pas les lui avouer.

Je me souviens encore de ces six mois difficiles, quand deux membres de la famille nous avaient demandé, presque à chaque rencontre, si j’étais enfin enceinte. Leurs questions bien intentionnées mais insistantes avaient fini par peser lourd sur nos épaules. Un soir, après une de ces remarques, je m’étais effondrée en larmes. « Et si je ne peux pas avoir d’enfant ? » avais-je murmuré, la voix tremblante. Il m’avait prise dans ses bras et m’avait regardée avec une douceur qui m’avait apaisée. « On est ensemble dans ça, tu comprends ? Peu importe ce qui arrive, on fera face. Et si ça ne marche pas, on trouvera une autre solution. Mais ne laisse pas leurs mots t’atteindre. »

Il était heureux, sincèrement heureux. Quand je lui ai annoncé la nouvelle, son visage s’est illuminé d’un sourire que je n’oublierai jamais. Il m’a prise dans ses bras et a murmuré : « On va être parents. » Ces mots, prononcés avec une émotion palpable, résonnaient encore dans ma tête des jours plus tard.

Il posait souvent la main sur mon ventre, avec un mélange de fierté et de tendresse, comme s’il essayait de se connecter à cette nouvelle vie qui grandissait en moi. Parfois, il parlait à notre bébé, lui racontant des histoires ou lui faisant des promesses. « Tu vas voir, petit, on va t’apprendre tellement de choses… » disait-il avec une voix douce qui me faisait sourire.

Mais très vite, j’ai senti qu’il se retirait, comme si la réalité de la grossesse le dépassait. Il me regardait parfois avec une expression indéchiffrable, comme s’il se demandait où était passée la femme qu’il avait épousée. Un soir, alors que nous étions allongés sur le canapé, il a posé sa tête sur mon ventre et a murmuré : « Je ne sais pas si je serai à la hauteur. » Ces mots m’ont surprise. Lui, toujours si sûr de lui, si fort, semblait vulnérable pour la première fois.

Quand l’amour devient silence!
Quand l’amour devient silence!

Il m’accompagnait à tous mes rendez-vous chez le médecin, jamais en retard, toujours attentif. Il écoutait religieusement les conseils de la sage-femme, prenait des notes sur son téléphone et posait des questions que je n’aurais même pas pensé à demander. « Est-ce qu’elle peut manger ça ? » « Comment l’aider à mieux dormir ? » Son implication me touchait, mais je sentais aussi qu’il essayait de contrôler ce qu’il ne comprenait pas tout à fait.

Un jour, lors d’une échographie, le médecin nous a demandé si nous voulions connaître le sexe du bébé. Nous nous sommes regardés, et sans hésiter, il a répondu : « Non, on préfère la surprise. » Plus tard, dans la voiture, il m’a expliqué : « Je veux que ce soit comme un cadeau qu’on ouvre ensemble, le jour J. Peu importe si c’est un garçon ou une fille, tant que c’est en bonne santé. » J’ai aimé cette idée, cette façon de voir les choses.

Pourtant, malgré toute son attention et sa présence, je sentais qu’il était parfois perdu. Il essayait de trouver sa place dans cette nouvelle dynamique, entre l’homme qu’il était avant et le père qu’il allait devenir. Un soir, alors que je me plaignais de mes douleurs de dos, il m’a massé les épaules en silence, puis a murmuré : « Je ne sais pas comment t’aider. Dis-moi ce dont tu as besoin. » J’ai vu dans ses yeux une sincérité qui m’a émue, mais aussi une frustration, comme s’il se sentait impuissant face à ce que je traversais.

Il essayait de faire de son mieux, mais je sentais qu’il était tiraillé entre son désir de tout faire parfaitement et la réalité de cette nouvelle vie qui nous échappait un peu plus chaque jour.

L’accouchement et la rencontre avec leur bébé

L’accouchement a été une épreuve que je n’oublierai jamais. Les contractions sont arrivées comme des vagues, de plus en plus fortes, de plus en plus rapprochées, jusqu’à ce que la douleur devienne insupportable. Je me souviens de la lumière crue de la salle d’accouchement, de l’odeur antiseptique qui piquait mes narines, et de la pression de sa main dans la mienne. Il était là, à mes côtés, essayant de rester fort pour moi, mais je voyais bien qu’il était terrifié. 

À un moment, j’ai croisé son regard, et j’ai vu une vulnérabilité que je ne lui connaissais pas. « Tu vas y arriver, » murmurait-il, encore et encore, comme pour se convaincre lui-même. Quand le moment est venu, il était là, debout près de moi, les traits tendus, les mains tremblantes.  Mais il était là !

Et puis, nos efforts ont payé, il y a eu ce premier cri. Ce petit cri perçant qui a rempli la pièce et changé nos vies à jamais. Quand on nous a posé le bébé sur la poitrine, j’ai vu ses yeux s’emplir de larmes. Il a tendu une main hésitante pour toucher la petite tête couverte de duvet, et j’ai entendu sa voix, rauque d’émotion : « Il est parfait. » 

Le retour à la maison et le premier mois

Le retour à la maison a été à la fois joyeux et chaotique. Nous étions deux novices, essayant de comprendre les besoins de ce petit être qui dépendait entièrement de nous. Les nuits étaient interminables. Le moindre cri du bébé me tirait du sommeil, et je me levais, les yeux encore lourds, pour le nourrir ou le bercer. Mon corps était devenu une machine, un outil au service de cette petite vie. J’avais l’impression de ne plus exister pour moi-même, et encore moins pour lui. 

Ma mère est restée avec nous les premières semaines, prenant le relais quand nous étions trop épuisés pour réfléchir. Elle cuisinait, nettoyait, et s’occupait du bébé pendant que je me reposais. Mais même avec son aide, je me sentais submergée. Le postpartum a été plus difficile que je ne l’avais imaginé. Les hormones me jouaient des tours, et je passais des rires aux larmes en quelques secondes. J’avais l’impression de ne plus me reconnaître. 

Lui essayait de m’aider, mais je sentais qu’il était dépassé. Il faisait de son mieux, mais parfois, je le surprenais à regarder notre bébé avec une expression presque paniquée, comme s’il se demandait comment il allait s’en sortir. « Tu veux que je prenne le bébé ? » demandait-il, mais je sentais que c’était plus par devoir que par envie. 

Le mur entre eux

J’aurais voulu lui dire que j’avais besoin de lui, que je me sentais seule malgré notre bébé, que je voulais qu’il me regarde comme avant. Mais à chaque fois que j’essayais, les mots restaient coincés dans ma gorge. Il y avait ce mur entre nous, invisible mais solide, fait de silences et de regards fuyants. 

Parfois, je le surprenais à me regarder, comme s’il voulait dire quelque chose, mais il détournait les yeux avant que je puisse réagir. D’autres fois, il essayait de m’aider, mais ses gestes semblaient maladroits, comme s’il ne savait plus comment me toucher, comment me parler. 

Malgré la présence de ma mère, je ne trouvais pas le juste milieu entre ma nouvelle vie de maman et celle d’épouse. Je me sentais tiraillée entre les besoins du bébé et les attentes de notre couple. Et lui, il ne comprenait pas mes agissements. Pourquoi pleurais-je sans raison ? Pourquoi me plaignais-je tout le temps ? Il essayait de me rassurer, mais ses mots sonnaient creux. « C’est normal, ça va passer, » disait-il, mais je sentais qu’il ne comprenait pas vraiment ce que je traversais. 

Mais ce que je ne savais pas encore, c’est que ce n’était que le début. Les fissures étaient déjà là, invisibles à l’œil nu, mais elles grandiraient avec le temps, jusqu’à menacer de tout faire s’écrouler.

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